Il s’agit de ma dernière communication officielle en tant que directeur du Bureau de New York du Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme. Je vous écris dans un moment de grande angoisse pour le monde, y compris pour beaucoup de nos collègues. Une fois de plus, nous assistons à un génocide qui se déroule sous nos yeux, et l’Organisation que nous servons semble impuissante à l’arrête

Anas al-Sharif, un journaliste d’Al Jazeera, a été tué par une frappe aérienne israélienne dimanche soir. C’est le message qu’il avait préparé pour sa famille, et son appel au monde à ne pas oublier Gaza

Israël admet avoir délibérément attaqué le journaliste, connu pour sa couverture de première ligne, lors d’une frappe sur une tente à l’extérieur de l’hôpital al-Shifa

L’Allemagne annonce qu’elle cessera ses livraisons d’armes à Israël dans un contexte de colère internationale croissante
L’avenir d’un million de Palestiniens est en jeu après que le cabinet de sécurité israélien a approuvé une nouvelle offensive terrestre visant à prendre le contrôle total de la plus grande ville de Gaza, une décision qui a déclenché l’indignation mondiale.

 Les mathématiques de la famine sont simples à Gaza. Les Palestiniens ne peuvent pas partir, la guerre a mis fin à l’agriculture et Israël a interdit la pêche, de sorte que pratiquement chaque calorie consommée par sa population doit être apportée de l’extérieur.

Un groupe de personnalités publiques israéliennes de premier plan, dont des universitaires, des artistes et des intellectuels, a appelé à ce que des « sanctions paralysantes » soient imposées par la communauté internationale à Israël, dans un contexte d’horreur croissante face à son affamation de Gaza.

Les bras squelettiques de Mohammed dépassent d’une barboteuse avec un visage emoji souriant et le slogan « smiley boy », ce qui, dans un hôpital de Gaza, se lit comme une blague cruelle. Il passe une grande partie de la journée à pleurer de faim ou à ronger ses propres doigts émaciés

Texte de la tribune par Omer Bartov
Dr Bartov est professeur d’études sur l’Holocauste et le génocide à l’Université Brown.

Un mois après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, j’ai cru qu’il y avait des preuves que l’armée israélienne avait commis des crimes de guerre et potentiellement des crimes contre l’humanité dans sa contre-attaque contre Gaza.
Mais contrairement aux cris des critiques les plus féroces d’Israël, les preuves ne m’ont pas semblé constituer le crime de génocide.

 Il n’y a pas beaucoup de phénomènes plus méchants que la négation de l’Holocauste juif. Les négationnistes ont prétendu qu’il n’avait jamais eu lieu, et que s’il avait eu lieu, le nombre de victimes était faible, ou qu’il n’y avait jamais eu de chambres à gaz.

La chambre d’hôpital d’Abdallah Al-Hajj, à Doha, est grande et lumineuse. Le drap blanc et bleu qui couvr  le bas de son corps laisse très peu de doute : ce Palestinien de 33 ans est amputé des deux jambes. Avant d’être blessé à Gaza en février, le photojournaliste et vidéaste qui travaillait notamment pour le quotidien palestinien Al-Quds, documentait, par drone, les conditions de vie et les destructions de la bande côtière depuis le début de la guerre lancée par Israël après l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023

 ’historien israélien Shlomo Sand, né en 1946, est professeur émérite à l’université de Tel-Aviv. Dans son livre Deux peuples pour un État ?, Relire l’histoire du sionisme (Seuil), paru en France en 2024, mais écrit avant le 7 octobre 2023, il défend la création d’un État binational démocratique où les Israéliens et les Palestiniens auraient les mêmes droits.

 a guerre, c’est du business. Mais le génocide aussi. Le dernier rapport présenté par Francesca Albanese, rapporteuse spéciale sur les territoires palestiniens occupés, énumère 48 entreprises et institutions, dont Palantir Technologies Inc, Lockheed Martin, Alphabet Inc, Amazon, International Business Machine Corporation (IBM), Caterpillar Inc, Microsoft Corporation et le Massachusetts Institute of Technology (MIT), ainsi que des banques et des sociétés financières telles que Blackrock, des assureurs, des sociétés immobilières et des organisations caritatives, qui, en violation du droit international, gagnent des milliards grâce à l’occupation de la Palestine et au génocide des Palestiniens. Le rapport, qui comprend une base de données de plus de 1 000 entreprises qui collaborent avec Israël, exige que ces entreprises et institutions rompent leurs liens avec Israël ou soient reconnues coupables de complicité de crimes de guerre. « La perpétuelle occupation” par Israël » y est décrite comme « le champ d’expérimentation idéal pour les fabricants d’armes et les Big Tech, qui fournissent une importante production et une forte demande, avec peu de contrôle et aucune obligation de rendre des comptes, tandis que les investisseurs et les institutions privées et publiques en tirent librement profit ».

• la mise en place d’un réseau d’oxygène de 100 mètres entre la station et les services vitaux de l’établissement,
• l’achat de matériel médical et de fournitures indispensables au bon fonctionnement des services concernés